Faire du Cameroun un acteur majeur de l’économie numérique mondiale

C’est dans le cadre du Digital Innovation Festival (DIF4), rendez-vous majeur de l’écosystème tech camerounais, que Yves Kom, Directeur Marketing & Communication d’Orange Cameroun, a pris part à un panel stratégique intitulé « Comment l’Afrique (Cameroun) devient un acteur majeur de l’économie numérique mondiale ? » aux côtés de figures comme Rebecca Enonchong et Anthony Same. Une intervention qui a mis en lumière les défis mais aussi les leviers concrets d’une transformation numérique inclusive.
Un potentiel africain sous-exploité
« L’Afrique a un potentiel énorme », affirme Yves Kom, en soulignant la jeunesse de la population subsaharienne comme un atout clé. Mais cette force démographique reste inerte sans un véritable déclencheur. « L’Afrique a un talent certain. Mais la vraie question, c’est de se demander comment faire pour débloquer ce talent », insiste-t-il. Car le numérique, bien que porteur de promesses, reste freiné par de multiples obstacles systémiques.
Défi n°1 : La connectivité, fondation de toute économie numérique
Le premier verrou à lever concerne l’accès au réseau. Le Directeur Marketing & Communication d’Orange Cameroun rappelle que l’accès à la fibre optique reste limité dans plusieurs zones du pays, tandis que la qualité des réseaux mobiles appelle des investissements accrus. « Les opérateurs télécoms doivent continuer d’investir pour offrir une qualité de service optimale à tous les Camerounais », plaide-t-il. À cela s’ajoute l’impératif énergétique : sans électricité stable, toute infrastructure numérique est vouée à l’échec.
Défi n°2 : Les infrastructures physiques, pilier de l’économie réelle
Yves Kom attire également l’attention sur une réalité souvent négligée : « Le numérique ne fonctionne pas en vase clos. Il croise l’économie réelle. » À travers l’exemple du e-commerce, il souligne l’importance d’un bon réseau routier pour assurer la fluidité logistique. Dans le secteur agricole notamment, la digitalisation ne saurait porter ses fruits que si les produits peuvent circuler efficacement, de la plantation au marché, grâce à des solutions technologiques de traçabilité et de mise en relation.
Défi n°3 : La formation et l’éveil numérique de la jeunesse
Le dernier pilier évoqué est celui du capital humain. « Il est crucial de former les jeunes aux métiers du numérique », martèle le DMC d’Orange Cameroun. Il ne s’agit pas seulement de leur donner des compétences techniques, mais aussi de les sensibiliser à une gestion plus constructive de leur temps en ligne. L’entrepreneuriat numérique, les innovations technologiques et la culture de l’initiative doivent être encouragés dès le plus jeune âge pour transformer la jeunesse camerounaise en fer de lance du développement digital.
Vers une synergie nationale pour l’inclusion numérique



L’intervention d’Yves Kom s’est conclue sur une invitation à la coopération entre les différents acteurs de l’écosystème numérique — opérateurs, gouvernements, jeunes, bailleurs et start-up. Car c’est dans l’action collective que réside la clé pour « faire que le Cameroun puisse être un acteur majeur de l’économie numérique mondiale ».
Mérimé Wilson