Investissements chinois dans les mines de fer au Cameroun : Un nouvel élan pour l’économie nationale
Le Cameroun s’apprête à franchir une étape significative dans son développement industriel avec l’exploitation prochaine du gisement de fer de Grand Zambi, situé dans la région du Sud. Un accord avec des investisseurs chinois pourrait être signé dans les prochains mois, ouvrant la voie à une première exportation prévue pour juin 2025. Ce projet témoigne de l’engagement du Cameroun à valoriser ses ressources naturelles tout en stimulant son développement économique et industriel.
La société G-Stones Resources, filiale du groupe Bocom, a obtenu un permis d’exploitation de 14 ans pour le gisement de Grand Zambi, couvrant une superficie de 47 km². Le site renferme environ 500 000 m³ de minerai de fer brut, offrant des perspectives prometteuses pour le Cameroun sur le marché mondial du fer. Les premières exportations devraient commencer en juin 2025, avec une cadence de trois à quatre navires par mois transitant par le port en eau profonde de Kribi. Cette infrastructure jouera un rôle clé dans la chaîne logistique, en attendant la construction d’un terminal minéralier dédié pour optimiser les exportations.
Ce projet minier devrait générer plus de 1 000 emplois directs et environ 3 000 emplois indirects, offrant des opportunités économiques significatives pour les communautés locales. Par ailleurs, l’exploitation du fer à Grand Zambi pourrait contribuer jusqu’à 2 % au produit intérieur brut (PIB) du Cameroun grâce aux taxes et redevances minières. Une collaboration stratégique a été établie entre le Port autonome de Kribi et la China Harbour Engineering Corporation (CHEC) pour la réalisation du terminal minéralier, renforçant ainsi la position du Cameroun sur le marché mondial du fer tout en modernisant ses infrastructures portuaires.
Le Cameroun n’est pas le seul pays africain à bénéficier des investissements chinois dans le secteur minier. La société Sinosteel CAM S.A., filiale de Sinosteel Corporation, est également impliquée dans l’exploitation du gisement de fer de Lobé, près de Kribi. Ce projet, doté d’une réserve estimée à 632,8 millions de tonnes de minerai de fer, prévoit une production annuelle de 10 millions de tonnes, avec des retombées financières significatives pour l’État camerounais et les communautés locales. Ces initiatives reflètent l’engagement croissant des investisseurs chinois en Afrique, notamment dans le secteur minier, où ils jouent un rôle essentiel dans le développement des infrastructures et l’exploitation des ressources naturelles.
Avec ces investissements stratégiques, le Cameroun pourrait renforcer sa position en tant que producteur clé de minerai de fer en Afrique. La mise en exploitation du gisement de Grand Zambi et le développement de Lobé représentent une étape importante dans la diversification de l’économie camerounaise, réduisant sa dépendance aux hydrocarbures. Le gouvernement camerounais mise sur ces projets pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et attirer davantage d’investissements étrangers. Le port de Kribi, en pleine expansion, joue un rôle central dans cette vision de modernisation des infrastructures pour répondre aux besoins de l’industrie minière.
Cependant, des défis restent à relever, notamment en matière de gouvernance, de transparence et de gestion environnementale. Le Cameroun devra veiller à ce que les communautés locales bénéficient des retombées économiques tout en minimisant les impacts environnementaux de l’exploitation minière. Le gouvernement devra également s’assurer que les partenariats avec les investisseurs chinois soient équilibrés et profitables à long terme, garantissant ainsi une exploitation durable des ressources naturelles.
L’exploitation imminente du gisement de fer de Grand Zambi marque une étape importante pour l’industrie minière camerounaise. Avec le soutien des investisseurs chinois, le Cameroun se positionne sur le marché mondial du fer tout en stimulant son développement économique local. Pour maximiser les retombées économiques et sociales, le pays devra relever les défis liés à la gouvernance, à la transparence et à la durabilité environnementale. Le succès de ce projet pourrait ouvrir la voie à d’autres initiatives minières, renforçant ainsi la position du Cameroun en tant que hub industriel en Afrique centrale.
Mérimé Wilson
