HIRAM SAMUEL IYODI : L’INGÉNIEUR DE LA TRANSFORMATION QUI VEUT RECONSTRUIRE LE CAMEROUN

À 37 ans, il fait le pari audacieux de se présenter à la présidentielle de 2025 avec une vision enracinée dans le panafricanisme, la rigueur technique et l’engagement citoyen. Portrait d’un entrepreneur industriel devenu porteur d’espoir politique.
Aux origines : la rigueur d’un ingénieur, l’âme d’un bâtisseur
Il y a des trajectoires qui intriguent, d’autres qui inspirent. Celle de Hiram Samuel IYODI appartient aux deux catégories. Né en 1987 à Douala dans une famille de classe moyenne entre tradition, rigueur protestante et ouverture au monde, il grandit dans un environnement où le savoir est une valeur cardinale. Fils d’un ingénieur pétrolier et d’une commerçante ancrée dans les dynamiques locales, il apprend très tôt à conjuguer excellence académique et sens des réalités.
Après des études secondaires brillantes au Collège Libermann, il quitte le Cameroun pour le Canada, où il décroche un Bachelor of Engineering en génie des procédés chimiques à l’Université Laval (Québec). Mais au-delà du diplôme, c’est la méthode nord-américaine, fondée sur l’efficacité, l’innovation et la responsabilité sociétale, qui façonne l’homme.
De l’industrie à l’impact : un parcours d’exécution
Le retour au pays en 2011 n’est pas une fuite vers le confort mais un retour aux sources pour « bâtir ». D’abord auditeur dans le secteur Oil & Gas chez CAC International, il y évalue les coûts pétroliers, les projets d’infrastructure, les régimes de subvention et les politiques tarifaires. Il découvre de l’intérieur les fragilités structurelles d’un système énergétique sous dépendance, où l’expertise étrangère domine encore trop largement.
Mais c’est chez AFRIK’GENESIS, cabinet de conseil fondé par son père, qu’il affine sa posture de stratège. En moins de cinq ans, il transforme cette structure spécialisée en énergie et environnement en une véritable firme de conseil en transformation organisationnelle, capable d’accompagner les multinationales comme les entreprises locales.
En 2022, il prend la tête de SADISUC, entreprise agro-industrielle spécialisée dans la transformation du sucre. En moins de trois ans, il réussit un pari industriel rare au Cameroun : installer quatre lignes de production, structurer la distribution, initier un processus de certification ISO, et surtout, imposer une nouvelle logique d’industrialisation fondée sur la souveraineté alimentaire.
SADISUC ambitionne de devenir le champion national des ingrédients culinaires de base. Mais pour IYODI, ce projet est aussi politique : prouver qu’une industrie nationale, pensée avec rigueur, peut être compétitive sans béquille étrangère. C’est ici que son engagement prend racine.
Le politique : non comme posture, mais comme nécessité
Son engagement politique n’est pas une bifurcation, mais une continuité logique. En 2011, il publie « Mes rêves de jeune : Le Cameroun des 50 prochaines années », une esquisse de vision stratégique à l’horizon 2060. Ce n’est pas un manifeste de circonstance, mais un diagnostic structuré des verrous institutionnels, éducatifs et économiques du pays.
Il s’implique d’abord dans le mouvement NOW! aux côtés d’Akere Muna, qu’il accompagne en tant que coordonnateur du programme politique. Il participe à la tentative de coalition de l’opposition en 2018, puis fonde, dans la foulée, le MP3 (Mouvement Patriotique pour la Prospérité du Peuple), dont il est aujourd’hui le Secrétaire Exécutif.
Le MP3 se veut un creuset d’idées pour une nouvelle gouvernance africaine, fondée sur trois piliers : souveraineté économique, justice sociale, et intégration panafricaine. C’est dans cette optique qu’il annonce le 31 décembre 2024 sa candidature à la présidence du Cameroun, sur la base d’un projet programmatique dense : « Le Kontinent Debout ! »
Une vision, douze clés : la refondation par l’action
Le programme de Hiram IYODI ne cherche pas le populisme, mais l’impact. Organisé autour de douze axes stratégiques, il entend restructurer l’État camerounais à partir de son appareil économique et institutionnel. Parmi les propositions phares :
- Création d’une monnaie panafricaine pour sortir du Franc CFA, symbole de dépendance monétaire.
- Réduction de la taille du gouvernement à 20 ministres, dans une logique de rationalisation de l’appareil d’État.
- Doublement du salaire des enseignants et des médecins, comme socle d’un État social digne.
- Suppression des visas pour tous les Africains et Afro-descendants, afin de promouvoir une réelle intégration continentale.
- Refondation du système éducatif en un modèle bilingue, compétitif et connecté aux réalités du 21e siècle.
Chaque mesure est accompagnée d’un calendrier d’exécution, de mécanismes de financement et de scénarios de gouvernance. Ce n’est pas une utopie, mais un plan. Pour Hiram IYODI, la politique doit être une ingénierie des transformations, pas une série de promesses électorales.
Quel homme derrière la posture ?
Derrière le candidat, il y a l’homme. Marié et père, lecteur d’Amílcar Cabral et de Cheikh Anta Diop, passionné d’histoire politique africaine, il revendique un héritage de dignité et d’exigence. Son style est sobre, son verbe maîtrisé, son action orientée résultats.
Pour certains, il incarne l’archétype du « technocrate panafricaniste », à mi-chemin entre Patrice Lumumba et Paul Kagame. Pour d’autres, il est l’ingénieur qui croit que l’on peut gouverner un pays comme on dirige une entreprise – avec méthode, rigueur et responsabilité.
Et si l’alternative venait de l’industrie ?
Dans un Cameroun en quête d’alternatives, où la jeunesse peine à se projeter dans un avenir politique verrouillé, la candidature de Hiram Samuel Iyodi bouscule les lignes. Elle n’est ni une opération marketing, ni une candidature symbolique. Elle est le prolongement d’un itinéraire construit sur les chantiers de l’industrie, les terrains du conseil stratégique, et les arènes de la pensée panafricaine.
À l’heure où l’Afrique cherche de nouveaux types de leadership, moins bavards et plus bâtisseurs, la figure de samuel IYODI mérite attention. Son destin se joue peut-être en 2025. Mais son combat, lui, s’inscrit dans la longue durée.
MW