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Ecobank Trade Expo 2025 : Douala devient la vitrine des ambitions commerciales africaines

Le 1er octobre 2025, l’hôtel Starland de Douala se transforme en un carrefour d’idées, de solutions et d’ambitions avec la toute première édition de l’Ecobank Trade Expo. L’événement, voulu comme une plateforme d’échanges et d’inspiration, marque une étape symbolique dans la quête d’intégration économique africaine et la recherche de financements adaptés aux défis du commerce international.

Un déficit criant, une réponse africaine

Au cœur des discussions, une réalité brute : l’Afrique souffre d’un déficit de 120 milliards de dollars par an dans le financement du commerce, selon la Banque africaine de développement. Dans une économie mondiale où 80 à 90 % des échanges reposent sur le financement commercial, les PME africaines sont les premières victimes de ce manque. « Le financement est la colonne vertébrale du commerce, mais trop d’entreprises en Afrique centrale restent exclues des mécanismes essentiels », insiste Gwendoline Abunaw, Managing Director d’Ecobank Cameroun.

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Avec l’Expo, Ecobank ne cherche pas seulement à présenter des produits bancaires. Il s’agit d’ouvrir un espace de pédagogie et de dialogue, où les entrepreneurs entendent des capitaines d’industrie témoigner de leur parcours et confrontent leurs frustrations face à la réglementation et aux infrastructures déficientes.

Quand l’expérience devient leçon

La salle retient son souffle quand Kate Kanyi-Tometi Fotso, patronne de Telcar Cocoa Ltd et figure majeure de l’agrobusiness, raconte comment un premier prêt de 50 millions FCFA, géré avec rigueur et transparence, change le destin de son entreprise. « La crédibilité se construit dans les détails : respecter les échéances, présenter des documents solides, rendre des comptes. Les banques prêtent aux entrepreneurs qui inspirent confiance », martèle-t-elle devant un parterre de jeunes dirigeants.

Son témoignage résonne fortement dans une région où la méfiance réciproque entre banques et entrepreneurs reste un frein historique.

Les solutions sur la table

Ecobank dévoile une palette d’outils concrets :

  • Crédits documentaires et garanties pour sécuriser les transactions.
  • Financement de la chaîne d’approvisionnement et des exportations, adapté aux PME.
  • La plateforme numérique Ecobank Single Market Trade Up, déjà adoptée par plus de 12 000 utilisateurs, pour connecter acheteurs et vendeurs sur tout le continent.

Mais les intervenants ne se contentent pas de parler d’argent. Ils rappellent que l’absence d’infrastructures portuaires modernes, la rigidité de la réglementation des changes, et la dépendance excessive au dollar et à l’euro fragilisent l’écosystème. Le port de Douala, incapable d’accueillir de grands navires, apparaît comme un symbole des retards qui plombent la compétitivité camerounaise.

Un moment de vérité pour les décideurs

L’Expo offre à Douala l’occasion rare de se penser comme un hub commercial régional. L’événement n’est ni une foire commerciale ni une simple conférence : il prend la tonalité d’un rendez-vous stratégique, où les failles du système s’exposent sans fard.

Les participants appellent à une souplesse accrue des banques, à la création de commissions dédiées pour suivre de près les besoins des importateurs et exportateurs, et à un coaching renforcé pour les dirigeants de PME. Autant de recommandations qui résonnent comme un cahier de charges adressé aux décideurs politiques et financiers.

Au-delà de l’événement, une vision

En lançant cette première Ecobank Trade Expo, la banque affiche clairement son ambition : être plus qu’un acteur financier, devenir un catalyseur du commerce africain. Dans une Afrique qui mise sur la Zone de libre-échange continentale (AfCFTA) pour réinventer ses chaînes de valeur, l’initiative prend une résonance particulière.

À Douala, ce 1er Octobre, les entrepreneurs repartent avec des outils, des contacts, mais surtout une conviction : le commerce africain ne manque pas de potentiel, il manque de confiance et de financements adaptés. L’Expo montre qu’il est possible de bâtir les deux, à condition d’oser mettre les problèmes sur la table.

Mérimé Wilson

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