Cyrille Bertrand ONANA, l’ingénieur camerounais de la dette et des marchés de capitaux

Dans l’univers feutré de la finance africaine, son nom revient dès qu’il est question de dette souveraine, de structuration d’émissions obligataires ou de profondeur du marché des capitaux en zone Cemac. Cyrille Bertrand ONANA fait partie de cette génération de financiers camerounais qui ont choisi la Bourse comme terrain d’action, avec une conviction : sans marchés de capitaux solides, il n’y a pas de transformation économique durable.

Ancien dirigeant de Horus Investment Capital, société de bourse agréée par la Cosumaf et présente sur l’ensemble de la zone Cemac, il en a été le Directeur général avant d’être porté à la tête du Conseil d’administration, au moment où l’entreprise renforçait sa gouvernance et ouvrait un nouveau cycle de croissance. Sous sa direction opérationnelle, Horus a mobilisé plus de 360 milliards de FCFA sur les marchés régionaux au profit d’États, d’institutions financières et d’entreprises privées ou publiques, contribuant à faire de la BVMAC un outil de financement de plus en plus crédible.

Spécialiste des marchés de capitaux, ONANA a fait de la dette souveraine son principal champ d’expertise. Dans ses interventions publiques, il alerte régulièrement sur les risques d’un endettement excessif pour la stabilité du système financier régional : une dette mal calibrée peut être « source de crise financière ou de crise économique », rappelle-t-il, plaidant pour plus de transparence, de discipline budgétaire et de recours prioritaire aux financements concessionnels. Cette posture, à la fois prudente et proactive, le place au cœur des débats sur la soutenabilité de la dette en Afrique centrale.

C’est d’ailleurs dans cette logique qu’il s’est engagé comme co-organisateur de la 1ère édition du Colloque financier international de la Cemac sur la restructuration de la dette des États, tenue à Yaoundé. Aux côtés d’autres acteurs de référence, il a travaillé à faire émerger une plateforme de dialogue entre États, banques, sociétés de bourse, institutions internationales et secteur privé pour imaginer des mécanismes innovants de gestion et de restructuration de la dette souveraine. Une démarche de diplomatie économique discrète, mais stratégique, qui illustre sa vision : créer des ponts entre les finances publiques et les marchés.

À la tête de Horus Investment Capital, Cyrille Bertrand ONANA a également contribué à démocratiser la culture boursière auprès des acteurs économiques. La société se positionne comme un hub d’ingénierie financière, d’intermédiation, de conservation de titres et de dématérialisation, accompagnant autant les États que les PME ambitieuses qui souhaitent accéder au marché des capitaux. Campagnes pédagogiques sur les métiers de la Bourse, sensibilisation à la gestion de portefeuille, plaidoyer pour l’investissement productif : la marque Horus porte en filigrane sa conviction que l’épargne africaine doit davantage financer l’économie réelle.

Financier de terrain, ONANA se distingue par un style de leadership exigeant et collectif. Il s’appuie sur des équipes jeunes et hautement qualifiées, auxquelles il transmet une culture de performance, de loyauté, de confidentialité et d’excellence, piliers de la maison Horus. Dans un environnement où la finance peut parfois paraître abstraite, il revendique un ancrage très concret : mobiliser des ressources pour financer des infrastructures, soutenir la croissance des entreprises, accompagner les États dans leurs stratégies de refinancement.

À l’heure où la Cemac cherche à renforcer l’intégration de son marché financier, à accroître la liquidité de la BVMAC et à structurer des instruments innovants, le parcours de Cyrille Bertrand ONANA illustre la montée en puissance d’une expertise financière camerounaise de haut niveau, capable de dialoguer avec les grandes places internationales tout en maîtrisant les réalités locales. Entre vigilance sur la dette, innovation sur les marchés de capitaux et pédagogie économique, il s’affirme comme l’un des artisans silencieux de la crédibilité financière de l’Afrique centrale.

Mérimé Wilson

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