Dans le paysage complexe et stratégique de la diplomatie agricole mondiale, rares sont les profils africains qui y impriment leur marque avec autant de constance et de profondeur que le Dr Rémi Nono Womdim. D’origine camerounaise, ce spécialiste de la pathologie végétale, formé à l’Université de Yaoundé puis à Paris-Sud (Orsay), est aujourd’hui un acteur clef du système des Nations Unies. À la tête du bureau de la FAO au Vietnam depuis 2021, il poursuit une trajectoire internationale exceptionnelle, jalonnée de responsabilités scientifiques, techniques et diplomatiques, qui reflète son engagement sans faille en faveur d’une agriculture durable, inclusive et résiliente.
Depuis plus de trois décennies, Rémi Nono Womdim œuvre à la croisée des savoirs agronomiques, du développement rural et de la gouvernance multilatérale. Sa carrière débute en France à l’INRA, puis s’épanouit en Afrique de l’Est au sein du World Vegetable Center, où il met en place des programmes de recherche innovants sur la production maraîchère, avec une focalisation sur la résistance aux maladies. De l’Arusha à Dakar, de Rome à Hanoï, son expertise s’est forgée au contact du terrain et des grands forums techniques mondiaux.
Au sein de la FAO, où il entre en 2009, il gravira tous les échelons jusqu’à devenir Directeur adjoint de la Division Production et Protection des Plantes, avant d’être nommé Secrétaire exécutif de la Convention de Rotterdam — un instrument international stratégique sur le commerce des produits chimiques dangereux. Son rôle dans la définition des politiques semencières, dans le soutien aux agricultures familiales, ou encore dans la dynamisation de l’accès aux semences améliorées pour les petits producteurs, notamment dans le cadre de l’initiative Coalition for African Rice Development (CARD), est unanimement salué.
Rémi Nono Womdim incarne une vision panafricaine et globale du développement agricole, alliant rigueur scientifique et diplomatie technique. À travers son action, il a su tisser des alliances durables avec des gouvernements, des centres de recherche, des universités, et des institutions multilatérales. Il a été professeur invité dans plusieurs établissements prestigieux — de l’Université de Sokoine en Tanzanie à l’Université des Philippines de Los Baños, en passant par l’ENSA de Thiès au Sénégal —, contribuant ainsi à la formation de nouvelles générations de chercheurs africains.
Auteur prolifique de publications scientifiques et éditeur associé du journal Fruits, il demeure un porte-voix de la science appliquée au service des agricultures vulnérables. Ses contributions à la mise en place de plateformes multipartites, à la conduite de stratégies semencières nationales, et à l’encadrement technique de programmes de coopération Sud-Sud, témoignent d’un leadership reconnu au sein de la communauté internationale.
Son parcours, à la fois ancré dans les laboratoires et dans les arcanes diplomatiques, illustre la capacité des élites scientifiques africaines à influencer des dynamiques structurelles à l’échelle globale. Dans un contexte où la sécurité alimentaire et le changement climatique figurent parmi les plus grands défis de l’humanité, la présence d’un expert tel que Rémi Nono Womdim à la tête d’une représentation stratégique de la FAO est un signal fort de la contribution africaine à l’intelligence collective mondiale.
À travers son engagement, son intégrité intellectuelle et sa vision de long terme, Rémi Nono Womdim demeure une figure d’inspiration, tant pour la jeunesse camerounaise que pour l’ensemble des acteurs du développement agricole sur le continent et au-delà.
Mérimé Wilson