Au 3ème trimestre 2023, la croissance économique du Cameroun a marqué le pas, selon la note d’analyse des Comptes Nationaux Trimestriels publiée en février 2024 par l’Institut National de la Statistique (INS). Le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de seulement 2,5% par rapport au 3ème trimestre 2022, soit un ralentissement par rapport aux 4,0% enregistrés au trimestre précédent.
Ce ralentissement s’explique principalement par la perte de vitesse dans les secteurs secondaire et tertiaire. Le secteur secondaire (industrie, bâtiments, eau et électricité) n’a crû que de 1,2%, pénalisé notamment par une baisse de 1,4% dans les bâtiments et travaux publics. Le secteur tertiaire (services), malgré une croissance de 3,0%, a vu son rythme se ralentir comparé au 2ème trimestre 2023.
Seul le secteur primaire (agriculture, sylviculture, élevage) a accéléré avec une hausse de 3,4%, porté par un rebond de 6,2% dans la sylviculture et l’exploitation forestière. L’agriculture vivrière (+2,3%) et l’agriculture d’exportation (+3,5%) ont également bien résisté.
Du côté de la demande, la consommation finale n’a progressé que de 1,2%, freinée par la forte hausse des prix à la consommation (+7,4%). Les investissements privés ont en revanche bondi de 12,2%, contrastant avec un plongeon de 35,4% des investissements publics.
Sur le front du commerce extérieur, les exportations sont quasiment restées atones (+0,8%) tandis que les importations ont grimpé de 7,0%, creusant davantage le déficit commercial à 8,6% du PIB.
Avec ce ralentissement de la croissance, l’INS souligne les défis persistants pour l’économie camerounaise, notamment la dépendance aux cours des matières premières et la nécessité de stimuler une croissance plus riche en emplois et plus inclusive.
MW