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Christian ABEGAN, le patriarche de la cuisine africaine

Qui peut prononcer son nom sans au préalable se mouiller les lèvres ? Une crème d’imagination fondue dans une poêle d’audace. Christian Abegan est sans l’ombre d’une hésitation, l’un des dépositaires du patrimoine gastronomique africain. Le menu de sa réussite fait pâlir de convoitise tous les chefs cuisiniers de la planète. Travailleur acharné et discipliné, son petit-déjeuner est d’une complexité effrayante : une cuillerée d’originalité ; un verre de saveurs africaines dans une tasse « diététique ».

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Mendiant de la perfection et gourmand de l’échange, ce Camerounais passionné de la table a été élu par le destin pour populariser la cuisine africaine.


Formé à la faculté de droit de Malakoff puis à l’école hôtelière de Montpellier avant d’intégrer le célébrissime Institut Le Cordon Bleu (école d’arts culinaires et de management hôtelier) de Paris, cette superstar de la marmite qui impressionne par sa grande taille n’a pas été aidée par son environnement immédiat qui, à l’époque considérait sa détermination à faire de sa vive passion pour les recettes africaines (jugées trop épicées et grasses) une profession, comme un manque d’ambition. 


Fils d’un haut cadre de l’administration et d’une employée de banque, ce consultant en ouverture de restaurants n’a pas trouvé son bonheur dans la boutique onirique de ses parents – qui le voulaient avocat – mais dans les casseroles d’une certaine « Ma’a Suzy » qui a réussi à aiguiser son appétit pour l’art culinaire. En lieu et place des prétoires, il a choisi contre toute attente, les réfectoires. Un ticket gagnant puisque son numéro de téléphone figure dans le répertoire de la plupart des propriétaires de restaurants 5 fourchettes du monde entier.


Amoureux éperdu des fusions culinaires, Christian Abegan, le colosse à la barbe blanche qui ne se sépare jamais de ses colliers posés autour du cou, est la preuve par 25 millions que la nation camerounaise regorge de nombreux talents.


Né à Garoua – avec une louche en cuivre dans la main -, cet éminent membre du jury de Star Chef (émission culinaire panafricaine diffusée dans plus d’une vingtaine de pays) contribue fortement à faire respecter les repas africains dans l’univers gastronomique. Un passeur de saveurs qui en 30 ans d’expérience au service de la cuisine africaine, a œuvré pour la valorisation des produits du continent. L’exemple le plus frappant de ses victoires est celui du ‘’poivre de Penja’’. Par les efforts de persuasion de cet adepte du bon goût, l’ épice – dont on sous-estimait auparavant les vertus – est aujourd’hui utilisée par les grands-maîtres de cuisine et représentée sur les tables partout dans le monde entier.


Ses pairs disent de lui qu’il est le meilleur chef cuisinier de l’Afrique Francophone, mais ce quinquagénaire (55 ans pour être précis) – toujours aux fourneaux – ne s’encombre pas avec ces commentaires qui pourraient chatouiller sa vanité, mais préfère plutôt écrire un livre (patrimoine culinaire africain, publié chez Michel Lafon en 2017) pour partager avec la postérité, sa riche et passionnante expérience ou encore donner quelques astuces pour réaliser les saveurs africaines qui méritent une large publicité.


Avec sa fascination aiguë pour l’esthétique, son inlassable plaidoyer pour « une agriculture raisonnée », ce doyen de la haute gastronomie faiblement connu comme directeur événementiel – dont la vie n’est rythmée que par des voyages et surtout des découvertes de belles surprises gustatives -, a pu créer une passerelle entre les attentes de ses parents et ses objectifs personnels puisqu’il est finalement devenu : l’avocat de l’art culinaire africain. 

F.T

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